Il est courant de lire sur les réseaux sociaux « voilà le plus beau sourire de mon cheval » ou encore « quel clown, il me fait trop rire avec ses grimaces » … Mais dans les faits, est – ce vraiment si drôle ?
Le terme de grimace employé ci – dessous est de l’anthropomorphisme, il serait plus juste de parler d’expression faciale.
Savez – vous pourquoi votre cheval s’exprime par une « grimace » ?
Cela peut être une grimace liée au flehmen, mais aussi une grimace liée à la douleur… et là… çà devient beaucoup moins drôle.
La « grimace » liée au flehmen
La grimace liée au flehmen est en fait une posture qui permet de faire rentrer de l’air dans l’organe voméro-nasal situé sur la surface inférieure de son nez.
A Suffolk Punch horse curling up its lips
Dans la plupart des cas, les chevaux manifestent ce comportement lorsqu’ils perçoivent une odeur et veulent l’identifier de plus près, ou encore il permet au cheval de savoir s’il y a des femelles en chaleur dans les parages.
Mais le flehmen peut également être un signe de douleur, d’inconfort voir un signe de colique si le cheval le fait trop souvent en peu de temps.
Pas fun n’est – ce pas ?
La « grimace » liée au bâillement
La grimace liée au bâillement est souvent associée soit à un signe de fatigue, soit de relâchement, çà peut effectivement être çà.
Cependant ce n’est pas toujours le cas, et c’est d’ailleurs les raisons les moins fréquentes !
Un cheval peut bailler pour réduire son stress
La raison la plus courante pour laquelle un cheval peut bailler est le fait de vouloir diminuer son stress. Cela peut expliquer pourquoi le cheval baille souvent pendant ou après une séance d’entraînement intensive. Un cheval peut aussi bailler lorsque son environnement est stressant: Présence de beaucoup de monde, bruit, enclos vétuste, environnement inhabituel, etc…
Donc voir bailler son cheval démontre qu’il peut y avoir une ou plusieurs sources de stress dans son environnement. Il faut faire en sorte de retirer les éléments provocateurs pour améliorer son bien – être.
Un cheval peut bailler pour exprimer un comportement social
Certaines études ont été réalisées sur les raisons pour lesquelles un cheval baille.
Il a ainsi été montré qu’un cheval dominant est plus susceptible de bailler, ou qu’un étalon baille plus fréquemment lorsqu’il est placé à proximité d’autres étalons.
Le bâillement constitue alors pour eux un comportement social.
Un cheval peut bailler à cause de douleur
Le bâillement peut être signe d’inconfort ou de douleurs notamment au niveau de l’estomac, des dents entre autres (ect…). Le fait de bâiller permet alors au cheval de soulager momentanément la douleur.
Un cheval peut bailler après s’être reposé
Et c’est cette situation que nous vous souhaitons ! Si le cheval baille lorsqu’il se détend, lorsque vous le caressez, le pansez c’est bon signe. Cela veut dire qu’il se sent en confiance.
Flehmen ou bâillement, une seule question à se poser: quelle peut en être la cause?
Que le cheval fasse un flehmen ou qu’il fasse un bâillement, il faut en trouver la cause:
- est – ce lié à un facteur extérieur ? Si c’est le cas, le fait de retirer ce facteur fera que le cheval n’en sera plus perturbé et cessera de baîller
- est – ce lié à un facteur intérieur ? S’il n’y a pas de raisons évidentes de facteurs extérieurs il est fort probable que le problème vienne de l’existence d’inconfort et/ou de douleurs.
- est – ce que le cheval est juste tout simplement détendu ?
Des bâillements ou flehmens qui se répètent sur un court laps de temps peuvent être le signe d’une urgence !
Les bâillements mais aussi les flhemens à répétition sur un temps court peuvent être synonyme de problèmes internes de type colique par exemple.
Dans ces cas là, le temps n’est plus à l’observation mais à l’appel au plus vite du vétérinaire.
Vous l’aurez compris… voir votre cheval bâiller ou faire un flehmen n’est peut être pas si drôle que cela.
Pensez à observer votre cheval pour déterminer ce qui peut le provoquer.
En cas de doute, n’hésitez pas à contacter votre vétérinaire pour lui faire part de vos observations.
