La dominance chez les chevaux : mythes et réalités

21 Mar 23 | Comportement du cheval

 

La dominance chez les chevaux est un sujet qui suscite beaucoup d’intérêt et de débats dans la communauté équestre.

Il est souvent associé à des idées reçues et des malentendus qui peuvent conduire à des problèmes de comportement chez les chevaux, ainsi qu’à des erreurs d’interprétation du comportement de ces animaux.

Dans cet article, nous allons examiner les mythes et réalités de la dominance chez les chevaux, en nous appuyant sur des recherches scientifiques et des témoignages d’experts équestres.

Nous espérons ainsi vous aider à mieux comprendre ce sujet complexe et à améliorer votre relation avec votre cheval.

 

Mythe 1 : Les chevaux ont besoin d’un chef de troupeau

Cette idée repose sur l’hypothèse que les chevaux vivent naturellement en troupeaux hiérarchisés, avec un individu dominant qui dirige les autres.

Cette conception a conduit à la notion d’un « alpha » ou d’un « chef de troupeau » chez les chevaux domestiques, que les propriétaires doivent incarner pour établir leur autorité et leur respect auprès de leurs chevaux.

Cependant, des recherches scientifiques ont montré que la vie en troupeau des chevaux est beaucoup plus complexe que cela.

Les hiérarchies sociales des chevaux ne sont pas aussi rigides et immuables qu’on pourrait le penser.

Elles sont souvent basées sur des relations temporaires et dynamiques entre les individus, plutôt que sur une domination permanente de certains chevaux sur d’autres.

De plus, les chevaux ne cherchent pas à dominer les autres membres du troupeau pour le plaisir de dominer, mais plutôt pour accéder à des ressources limitées telles que la nourriture et l’eau.

En outre, les chevaux ne considèrent pas les humains comme des membres de leur troupeau et ne cherchent donc pas à leur imposer une hiérarchie.

En fait, les chevaux sont beaucoup plus susceptibles de répondre à un traitement équitable et respectueux qu’à une tentative d’établir une domination artificielle.

Nous pouvons en conclure que le mythe selon lequel les chevaux ont besoin d’un chef de troupeau est une idée simpliste et inexacte.

Les relations sociales des chevaux sont beaucoup plus complexes que cela, et les humains n’ont pas besoin de chercher à établir une domination sur leurs chevaux pour établir une relation harmonieuse avec eux.

 

Mythe 2 : Le cheval dominant est le plus fort et le plus agressif

Cette idée est souvent associée à l’image du cheval alpha qui domine les autres membres de son troupeau en utilisant la force et la violence.

Cependant, des recherches scientifiques ont montré que la dominance chez les chevaux ne dépend pas uniquement de la force physique ou de l’agressivité.

Les chevaux dominants peuvent être des individus calmes et pacifiques, qui ont appris à utiliser des signaux sociaux subtils pour établir leur statut social dans le troupeau.

De plus, les chevaux qui utilisent l’agressivité pour dominer les autres membres de leur troupeau sont souvent mal adaptés socialement, car leur comportement risque de les isoler et de les rendre vulnérables aux attaques des autres chevaux.

Les chevaux dominants qui réussissent le mieux sont souvent ceux qui sont capables d’établir des relations positives avec les autres membres de leur troupeau, en utilisant des signaux sociaux tels que le toilettage mutuel, le partage de la nourriture et le jeu.

En conclusion, le mythe selon lequel le cheval dominant est le plus fort et le plus agressif est inexact. Les chevaux dominants peuvent être des individus pacifiques qui ont appris à utiliser des signaux sociaux subtils pour établir leur statut social. L’agressivité n’est pas un trait nécessaire pour devenir dominant, et peut même être contre-productive dans la vie en troupeau.

 

Mythe 3 : La dominance est immuable

Une autre erreur est de penser que la dominance chez les chevaux est immuable, c’est-à-dire qu’une fois qu’un cheval a établi sa position dominante, il la conserve pour toujours.

Cette idée est souvent associée à l’idée que la hiérarchie dans un troupeau est figée et que les relations sociales entre les membres du groupe ne changent jamais.

Cependant, des études ont montré que la hiérarchie dans un troupeau de chevaux peut être très dynamique, et que les positions sociales des individus peuvent changer en fonction de facteurs tels que l’âge, le sexe, le statut de reproduction et les interactions sociales avec les autres membres du groupe. Les chevaux peuvent également changer de statut social en fonction des changements de la composition du groupe, par exemple lorsqu’un nouveau membre est introduit ou qu’un membre existant quitte le troupeau.

En outre, la dominance n’est pas une caractéristique innée chez les chevaux, mais plutôt le résultat d’interactions sociales complexes. Un cheval peut être dominant dans un groupe mais pas dans un autre, en fonction de la composition de chaque groupe et des interactions sociales qui s’y produisent.

Nous pouvons en conclure que le mythe selon lequel la dominance chez les chevaux est immuable est faux. Les positions sociales dans un troupeau peuvent changer en fonction de nombreux facteurs, et la dominance n’est pas une caractéristique innée chez les chevaux mais plutôt le résultat d’interactions sociales complexes.

 

Réalité 1 : La hiérarchie chez les chevaux est complexe :

La réalité est que la hiérarchie chez les chevaux est beaucoup plus complexe qu’on ne le pense souvent. Les chevaux ne sont pas des animaux hiérarchiques stricts comme les loups, par exemple. Leur système social est beaucoup plus fluide et flexible, ce qui leur permet de s’adapter à différents environnements sociaux.

La hiérarchie chez les chevaux est également beaucoup plus nuancée que ce que l’on pourrait croire. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le cheval dominant n’est pas toujours le plus fort ou le plus agressif. En fait, le cheval dominant est souvent celui qui est capable de maintenir la paix et l’harmonie dans le groupe, en jouant le rôle de médiateur entre les membres du troupeau.

En outre, la hiérarchie chez les chevaux ne se limite pas à une seule dimension. Les chevaux peuvent occuper des positions sociales différentes en fonction de divers facteurs tels que l’âge, le sexe, le statut de reproduction, l’expérience et les compétences. Les chevaux peuvent également établir des relations sociales spécifiques avec des individus en particulier, ce qui peut influencer leur position sociale dans le groupe.

Enfin, il convient de noter que la hiérarchie chez les chevaux est souvent plus complexe dans les troupeaux sauvages que dans les groupes en captivité, car les chevaux sauvages ont plus d’espace et de ressources à leur disposition pour établir des relations sociales plus nuancées et plus complexes.

En conclusion, la hiérarchie chez les chevaux est beaucoup plus complexe et nuancée qu’on ne le pense souvent. Les chevaux ne sont pas des animaux hiérarchiques stricts, et leur position sociale dépend de nombreux facteurs différents.

 

Réalité 2 : Les chevaux ont besoin de relations sociales :

Une autre réalité importante concernant la dominance chez les chevaux est qu’ils ont besoin de relations sociales pour leur bien-être émotionnel et leur santé physique. Les chevaux sont des animaux sociaux qui ont évolué pour vivre en groupes et interagir les uns avec les autres de manière complexe.

Les chevaux établissent des liens sociaux étroits avec leurs congénères, et ces relations sociales sont importantes pour leur bien-être émotionnel. Les chevaux qui sont isolés ou qui n’ont pas de contacts sociaux suffisants peuvent souffrir de stress et de dépression. En outre, les chevaux qui sont isolés sont également plus susceptibles de développer des comportements indésirables tels que les stéréotypies.

Les relations sociales sont également importantes pour la santé physique des chevaux. Les chevaux qui vivent en groupe ont tendance à être plus actifs et à se déplacer plus souvent que les chevaux qui vivent seuls. Les chevaux qui sont isolés peuvent également être plus vulnérables aux maladies, car ils ne bénéficient pas des avantages d’un système immunitaire renforcé par les contacts sociaux.

Enfin, les relations sociales sont également importantes pour la reproduction chez les chevaux. Les étalons qui vivent en groupe ont tendance à être plus fertiles que les étalons qui sont isolés, car les contacts sociaux réguliers stimulent la production de spermatozoïdes.

En conclusion, les chevaux ont besoin de relations sociales pour leur bien-être émotionnel, leur santé physique et leur reproduction. Les relations sociales sont une partie essentielle de leur vie et les propriétaires de chevaux doivent veiller à ce que leurs animaux bénéficient de contacts sociaux suffisant.

 

Conclusion :

La dominance chez les chevaux est un sujet complexe qui est souvent mal compris et entouré de mythes.

La hiérarchie chez les chevaux est un phénomène naturel et dynamique qui peut varier en fonction de nombreux facteurs, tels que l’âge, le sexe, la personnalité et les expériences passées.

Il est important de reconnaître que les chevaux ont besoin de relations sociales pour leur bien-être et leur équilibre émotionnel. Les chevaux qui vivent en groupe dans des conditions sociales enrichies sont plus calmes, plus détendus et plus sains que les chevaux qui vivent seuls ou dans des conditions de vie sociales limitées.

En tant que propriétaires de chevaux, il est important de comprendre les signaux de communication non-verbale des chevaux et d’apprendre à interpréter leur comportement. Cela peut aider à prévenir les comportements indésirables, tels que l’agression et l’anxiété, et à promouvoir des relations positives et harmonieuses entre les chevaux et les humains.

En fin de compte, il est essentiel de traiter les chevaux avec respect et empathie, en reconnaissant leur nature sociale et leurs besoins physiologiques et émotionnels.

En adoptant une approche sensible et respectueuse envers les chevaux, nous pouvons établir des relations fortes et durables avec eux.

Sources:

McGreevy, P. D., McLean, A. N., & Christensen, J. W. (2010). Equitation science. John Wiley & Sons.
Goodwin, D., Davidson, H. P. B., & Harris, P. (2009). Equine behavior: A guide for veterinarians and equine scientists. Elsevier Health Sciences.
Hall, C., & Goodwin, D. (2006). Horse welfare: Use of the ethogram to identify abnormal behaviour. Equine Veterinary Education, 18(5), 218-226.
McDonnell, S. M. (2003). Equine behavior: A guide for veterinarians and equine scientists. Saunders.
McGreevy, P. D., & Oddie, C. (2011). The rise of the horse-human relationship: Rethinking the nature of horses. Journal of Veterinary Behavior, 6(4), 187-195.

 

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